mercredi 18 octobre 2017

Lecture coup de coeur et leçon de vie.


Hey ya !


Je reviens aujourd'hui avec (encore) un nouvel article sur un livre poignant. Il s'agit de "La lune est à nous" de Cindy Van Wilder

Oui, il s'agit d'un coup de cœur - ce qui lui vaut un article dédié. J'aurais pu le greffer à mes autres lectures mais quand un roman vous bouleverse à ce point, je pense que la moindre des choses, c'est d'écrire un article qui sera sûrement une ode à l'auteur et à ce récit qui m'a mis une claque.


Commençons par le résumé. On retrouve ici deux personnages dont on suit les points de vue un chapitre sur deux. D'abord, Olive qui est noir de peau et grosse (je reviendrais sur ce terme après) et Max (dit "Bouboule", surnom affectueux donné par sa mère) qui est également gros et gay, en plus de ça. Olive tient un compte Instagram où elle y pose naturelle, et elle rencontre un fort succès. Et puis, il y a Bouboule qui vient d'emménager en Belgique suite au divorce de ses parents et qui n'accepte pas trop cette situation...


Je préfère faire un résumé bref car je ne pourrais pas vraiment vous résumé l'histoire car ce récit n'est pas focalisé sur une intrigue. Il y en a plusieurs qui se croisent et s'improvisent au fil des pages mais il y a des thèmes abordés tout du long et mis en scène avec une plume douce et agréable. La façon d'écrire de Cindy Van Wilder est PARFAITE. Tantôt cru dans les propos, tantôt douce et compatissante. Ce livre est truffé d'humour  (belge, qui personnellement me fait mourir de rire. Tantôt, universel auquel on peut tous adhérer). On passe des rires aux larmes ou plutôt, des larmes aux rires. On y retrouve d'ENORMES clins d'œil à la culture du web, des séries, fanfictions, Harry Potter et j'en passe... On retrouve le débat animé des "pains au chocolat"/chocolatine et je vous jure, j'ai pris un fou rire pas possible en découvrant le passage alors que la page d'avant, je pleurais à moitié. Et tout ceci est parfaitement dosé. C'est là la magie de l'auteur. Elle sait mettre de l'humour pour enlever le côté gravissime de certaines situations sans pour autant nous prendre pour idiots.

En réalité, Cindy Van Wilder décrit la vie, dans son roman. Comment lorsqu'un drame arrive à quelqu'un, une autre personne sur Terre vit l'un des plus beaux moments de sa vie. Et rien que pour ça, pour cette idée de la vie très juste, vous devez lire ce bouquin.


Bien sûr, je ne peux pas parler de ce livre sans parler du fond, des débats évoqués, de toutes ces choses qui me rendent dingues dans le monde, de ces inégalités et surtout : Des minorités. Pas simple d'être un être Humain, de nos jours. Pas simple d'être homosexuel, noir, gros, maigre, asiatique et j'en passe. On cherche tous un idéal qui n'existe qu'aux yeux d'une société qui nous rejettera toujours car on est jugé "trop" ou "pas assez".

Parlons-en, justement. Je suis une femme donc déjà, je suis une minorité (alors que les femmes sont majoritaires dans le monde). J'ai été grosse donc je sais ce que c'est, aussi. Je sais ce que c'est d'avoir maigri et qu'on me dise que je suis "trop" maigre maintenant (ce qui n'est pas le cas). Je sais ce que c'est d'avoir des complexes, de chercher à être cette "fille parfaite" que la société aimerait que je sois alors que je ne pourrais jamais avoir une poitrine généreuse (mais pas trop), être grande et mince (mais pas trop), être intelligente mais sans faire de l'ombre et j'en passe...
Aussi, dans ce livre, j'ai réussi à me retrouver sans pour autant avoir l'impression que Cindy écrivait mon autobiographie. J'étais indignée par des situations, des pensées, des paroles, et j'ai réfléchi au cours de ma lecture et ceci est la deuxième raison pour laquelle vous devez lire ce roman.


Les minorités. D'abord, on suit Olive dont ses parents sont morts et qui s'est vu vivre avec son oncle et sa tante. Sa tante qui l'élèvera "comme une blanche", en omettant sa culture et ses origines. Elle sera ronde et oui, j'utilise ce mot car dans notre société, le terme "grosse" est mal vu alors que pour moi, il n'est pas péjoratif. J'ai passé quinze ans de ma vie à être "grosse" et dans ma bouche, il n'était que réalité. C'est le ton indécent et blessant des autres qui a rendu ce mot méchant et dérangeant. Quand quelqu'un est mince, c'est une réalité et on ne se fait pas "insulter" de "sale mince" (je ne parle pas de maigreur ou maintenant, c'est "la mode" de traiter quelqu'un de "sac d'os" etc).

Ensuite, hormis la grosseur du personnage et sa couleur de peau, il y a sa médiatisation. Elle tient un compte très connu sur Instagram et les gens sont globalement bienveillants à son égard jusqu'à un certain incident où Olive se retrouvera lyncher. Aussi bien harcelée sur le web que dans sa vie privée (puisque cette histoire la suivra) et elle devra gérer sur tous les fronts.

On trouve d'ailleurs une héroïne forte au début du bouquin et petit à petit, on va voir les épluchures de sa carapace tomber pour dévoiler une fille plus fragile qu'on croyait et surtout, une héroïne qui veut dénoncer les choses car elle en souffre véritablement sauf que par chance, elle est entourée de ses amis qui l'aident à maintenir le cap. Troisième raison de lire ce livre.


On trouve ensuite Max, dit Bouboule (car les chapitres qui lui sont dédiés cite ce surnom plutôt que son prénom). Alors, Max à "la chance" d'être un homme mais il est gros et gay. Il n'est pas encore sorti du placard et si on pourrait croire qu'il se "victimise", ce n'est pas le cas. On le voit mal dans sa peau, en plein doute, à se plaindre d'être en Belgique et à en vouloir au divorce de ses parents mais il est attachant. Il s'occupe de son petit frère, essaye de s'ouvrir aux autres et surtout, veut s'assumer tel qu'il est - peut-être gros et gay mais un garçon bien.
La question du coming out, de comment le faire, tout le questionnement sur l'orientation sexuelle est parfaitement traité ici. Et si on se trouve dans un roman Young Adult, on ne prend pas les jeunes pour des c*ns mais pour des adultes (ou ados) qui savent comment fonctionne la vie et quels sont les problèmes auxquels ils sont confrontés de nos jours. Quatrième raison de lire ce livre.


Je finirai avec la cinquième raison de lire ce roman (pour ne pas vous spoiler, car il y a des centaines de raisons de lire ce bouquin). Je vais parler du "Dépôt" qui est un centre où des jeunes se retrouvent et partagent leurs passions et leurs différences. Olive fait partie de la bande mais je tenais à citer ce groupe car il est une part importante du récit mais surtout, la question de l'adolescence et de l'amitié est traitée avec une telle justesse et exactitude... C'en est bluffant.

J'ai pleuré en terminant ce roman car b*rdel, en le finissant, je me suis dit que je m'étais prise une énorme claque dans la gue*le et que clairement, j'aurais aimé écrire un livre pareil. J'aurais aimé écrire CE livre avec tout ce qu'il dénonce, aborde, tout en profondeur mais avec une légèreté nécessaire pour ne pas rendre le récit sombre et donneur de leçon.

Pourtant, j'ai reçu une vraie leçon de vie et ce roman va continuer de murir dans mon esprit et grimper dans mon classement de mes livres préférés, toute catégorie comprise...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire